Fabrication d’une queue
Fabrication d’une queue de billard
La fabrication d’une queue de billard requiert un véritable savoir-faire. Chaque queue nécessite, en fonction de son degré de finition des heures de travail. Sans vouloir révéler tous les secrets de fabrication, voici quelques éléments pour mieux comprendre les différentes étapes de sa création.
Pour plus de clarté nous séparerons la fabrication machine de la fabrication à la main.
A noter que ces explications concernent essentiellement les queues de billard Pool et Snooker.
Découvrez ici toutes nos queues de billard
Assemblage machine.
D’une façon générale, la queue de billard est composée de pièces de bois assemblées entre elles au niveau du fût : la flèche, généralement en frêne aura une découpe « mâle » et le fût dans un bois plus noble : palissandre, bois de rose, ébène aura une découpe « femelle ». Ce fût est souvent agrémenté de décorations appellée « flammes ».
Le bois utilisé se présente au départ sous la forme carrée d’environ 3 cm de coté pour le fût, par contre la pièce de frêne utilisé pour la flèche est préalablement passée sur un tour à bois pour lui donner une forme arrondie, proche de sa forme finie.
Une machine spécialement, conçue pour ce travail, découpe le fût, creusant la partie centrale pour conserver 4 branches, alors que la flèche sera évidée sur la partie extérieure pour conserver la partie centrale sous forme d’une croix, les deux parties étant complémentaires mâle-femelle.
Emboitage et collage.
La flèche est ensuite passée sur un tour à bois pour la « dégrossir » et lui donner une forme arrondie.
Les deux parties sont alors assemblées, puis collées. La qualité de cet assemblage est fondamentale pour donner l’impression que les deux morceaux de bois ne font qu’un : si celui-ci n’est pas parfait, la qualité de jeu s’en ressentira fortement.
Flamme et finition.
Si on prévoit de mettre une ou plusieurs flammes, on coupe en diagonale un morceau du fût, on colle un fin morceau de bois de la couleur souhaitée (pour obtenir plusieurs flammes de couleurs différentes il suffit de coller plusieurs épaisseurs de bois) et on repositionne le morceau du fût découpé. On colle le tout et on met sous presse.
L’opération suivante consiste à supprimer manuellement l’excédent de bois pour donner à l’ensemble du fût une forme arrondie, acceptable pour l’étape suivante : le tournage (voir photo ci dessous).
Reste alors à couper la queue à l’endroit voulu (1/2, 3/4 ou 4/5), assembler le système de jonction mâle dans le fut généralement et femelle dans la flèche, puis vernir l’ensemble.
Assemblage à la main.
L’opération ici est asez différente. Le point le plus important est que la queue est en un seul morceau (ce qui donnera d’ailleurs à ces queues une impression de plus grande homogénéité) : on part d’un morceau de frène de la longueur de la queue, on le passe dans le tour pour l’arrondir et on le découpe à la base en deux entailles opposées symétriques.
On vient alors « présenter » de chaque coté les pièces de bois qui formeront une partie du fût : intervient alors la phase de scrapping (cf ci dessous) destinée à contrôler chaque millimètre de cet assemblage afin que l’ajustement soit parfait. L’ensemble est collé et mis sous presse.
Assemblage et finition.
Lorsque l’ensemble est sec, on tourne la queue à 90° et on recommence l’opération sur les deux autres cotés : on découpe les deux cotés opposés de façon symétrique et on positionne, comme précédemment deux pièces de bois de la même essence ou d’une essence différente : l’ensemble est collé et mis sous presse, après la phase de scrapping.
Si la queue doit recevoir des flammes on procède de la même façon que précédemment : découpe d’un morceau de bois en diagonale, positionnement du ou des ajouts, mise en place du morceau découpé, puis collage et mise sous presse.
La finition sera intégralement réalisée à la main et nécessite une expertise absolue.
Sous un autre angle.
A gauche deux morceaux de palissandre destinés à confectionner le fût de la queue.
On voit clairement au milieu le morceau de frêne (ce qui sera la flêche n’a pas été arrondie, elle est restée dans sa forme carrée originale) sur lequel on vient coller les deux morceaux de palissandre.
L’ensemble est découpé de nouveau (photo de droite) pour venir coller deux autres morceaux de palissandre : la partie frêne est comme prise en sandwich.
On voit alors clairement ici que la queue de billard est réalisée en un seul morceau, ce qui lui donnera une meilleure réponse.
Scrapping.
A la recherche de la perfection !
L’assemblage par collage de plusieurs bois d’essences différentes nécessite une adaptation parfaite : quelque soit la qualité de la découpe réalisée par la machine, il est nécessaire de contrôler l’ajustement : c’est la phase de scrapping.
Cette étape est manuelle et nécessite un savoir faire et un coup d’oeil d’expert. Les deux parties de bois composant la flèche (ici frêne et palissandre) doivent s’adapter parfaitement l’une à l’autre : le plus petit défaut aussi minime soit il devra être détecté et rectifié à l’aide d’une sorte de grattoir : travail artisanal de très haute précision.
Ici Steeve de chez Cue Craft à l’oeuvre.
Tournage.
Moment important de la fabrication d’une queue de billard, car ici tout doit être contrôlé au dizième de millimètre : la queue doit être pafaitement ronde, la diminution du diamêtre du fût vers la flèche doit être régulière, la queue doit être parfaitement rectiligne, l’assemblage entre les deux parties fût-flèche ne doit présenter aucune aspérité : un vrai travail d’orfèvre.
Ici la machine utilisée par Cue Craft : secret de fabrication oblige, elle a été dessinée et créée spécialement pour cette société.
Selection des flammes.
Les flammes sont réalisées avec des bois très colorés, qui peuvent être soit des bois peints, pour les queues premiers prix, soit des bois exotiques, donnant quelquefois une valeur très importante à la queue due à la rareté des essences utilisées : bois de tuya, snakewood, ou encore bois de tulipe.
Ces flammes peuvent être très discrètes, lorsqu’elles sont en bois peints, mais peuvent aussi occuper une place importante sur le fût afin de mieux mettre en valeur cet élément de décoration. (cf photo ci dessous)
Montage main ou machine ?
Il est très facile de reconnaître une queue fabriquée à la machine d’une queue ayant été faite à la main. Il suffit de regarder la jonction des deux bois (Supposons que nous ayons un fût en ébène) :
Si les pointes d’ébène sont très pointues et la base de la découpe du frène en contact avec le fût fait 1 à 2 mm, alors la queue est fabriquée à la machine.
Si les pointes d’ébène sont arrondies et la fin de zone de contact du frène est pointue, alors la queue a été montée à la main. (Photo du bas).
La quantité de travail nécessaire pour ces deux types de queues varie du simple au double voire au triple : ce qui explique que les prix varient souvent dans la même proportion !
Tout savoir sur la fabrication d’une queue de billard en vidéo
Comment est fabriquée une queue de billard ?
Retrouvez cette fois ci en vidéo les différentes étapes de la fabrication d’une queue de billard !